On a trouvé le moyen de ramener le calme à Marseille. Il suffit de faire venir Claude Guéant tous les jours. Le ministre de l'Intérieur étant de passage hier, tout le monde a mis le paquet pour qu'il trouve une ville présentable. Dès potron-minet, des dizaines de policiers et de gendarmes quadrillaient les pelouses de la porte d'Aix, qu'un jardinier tondait soigneusement. L'ex-secrétaire général de l'Elysée venait installer le nouveau préfet délégué à la sécurité. Le troisième en moins de deux ans (lire Libération d'hier). Sans savoir qu'il devrait partager micros et caméras avec Martine Aubry, venue le «défier» sur le thème de la sécurité. Elle veut, si elle est choisie par les siens puis élue dans huit mois, devenir «la présidente de la sécurité pour tous les Français».
Alors, les deux responsables politiques ont joué au ping-pong sécuritaire à distance. Le jardinier a à peine fini quand le ministre est arrivé. Il veut faire connaissance avec cette fameuse porte d'Aix où une poignée de jeunes gens ont fichu un sacré bazar en rackettant quelques automobilistes, sur un parking déserté par son exploitant, le groupe Vinci. L'endroit est devenu un périmètre expérimental de «sécurisation renforcée». Policiers nationaux et municipaux se relaient pour patrouiller, l'Urssaf traque le travail non déclaré, et les douanes les marchands de cigarette de contrebande. Les vendeurs à la sauvette sont dans le collimateur. Un policier explique qu'en dessous d'une va