Les «petits pois», selon lui, c'est-à-dire les gens de robe excèdent Nicolas Sarkozy. Depuis plus de dix ans, ses relations avec la magistrature sont teintées de défiance et de provocations. Au-delà de sa détestation pour certains magistrats comme Renaud Van Ruymbeke, le chef de l'Etat a fait une arme politique de son combat contre une justice supposée «irresponsable».
En 2002, lorsqu'il s'installe au ministère de l'Intérieur, il lui faut mettre en scène son combat contre l'insécurité dont il veut faire l'outil majeur de sa conquête du pouvoir. L'heure est à raconter des histoires aux Français avec des bons, des méchants et des gens qui vous mettent des bâtons dans les roues et gâchent votre travail. «C'est ne pas reconnaître le travail de la police que de remettre en liberté quelqu'un qui était en garde à vue», lâche-t-il en 2004.
«Les flics adorent». Sans craindre la caricature, l'ex-avocat Sarkozy va s'appuyer sur des syndicats de police comme Alliance pour taper sur les magistrats. «Et en plus, les flics adorent», a-t-il coutume de dire à l'époque. Pas faux. D'autant plus que les Français ne détestent pas. Avec ses 6000 fonctionnaires, la magistrature incarne une de ces élites françaises qu'il est bon de rudoyer pour complaire à un certain électorat. Dans l'entre-deux-tours de la présidentielle de 2002, Jean-Marie Le Pen n'avait-il pas proposé de «purger la magistrature d'un tiers de ses membres» ? Bien sûr Nico