«Poste hautement stratégique. Sens politique aigu indispensable. Bonne connaissance des sondages d’opinion souhaitée. Habileté à annoncer les mauvaises nouvelles. Discrétion absolue exigée.» Si l’Elysée recrutait par petite annonce, voilà à quoi pourrait ressembler la description du poste à pourvoir. Son titulaire, Julien Vaulpré, 35 ans, dont cinq passés en Sarkozie après une carrière chez Coca-Cola, avait annoncé son départ il y a trois mois. Hier, il a rangé son bureau pour la dernière fois. Il part créer avec Raymond Soubie, l’ex-conseiller social de Nicolas Sarkozy, un cabinet de conseil de gestion de crise (Taddeo) auprès des dirigeants d’entreprises.
Après plusieurs semaines de valse-hésitation, il est finalement remplacé par Jean-Baptiste de Froment, 32 ans, le conseiller éducation de l'Elysée. Déjà en charge de la coordination du futur programme de Sarkozy, cet agrégé de philosophie devient une pièce indispensable du dispositif de campagne, en train de se mettre en place. Si Froment ne connaît a priori rien à l'analyse et la technique des sondages, il est en revanche réputé apprendre très vite et surtout être pourvu d'un «excellent sens politique», selon un proche.
Fracture. Il n'empêche. A huit mois de la présidentielle, le départ de Vaulpré ne tombe pas très bien. Recruté par Emmanuelle Mignon en 2006, ce diplômé de la London School of Economics a d'abord participé à l'élaboration du programme de Sarkozy. Puis, il enchaîne avec la campagne,