Pour son premier déplacement de la rentrée, à Sainte-Marguerite dans les Vosges, Nicolas Sarkozy avait souhaité parler emploi. L’occasion, après un été à tonalité très internationale – crise de l’euro et Libye – d’aborder de front le premier sujet de préoccupation des Français.
Mais ce vendredi, la mécanique sarkozienne a tourné à vide. Depuis plusieurs mois déjà, Sarkozy nous avait habitué lors de ses déplacements sur des sujets économiques et sociaux, à ressasser la France des 35 heures, et vendre sa réforme des retraites avec la même formule inlassablement rabâchée: «je préfère affronter aujourd'hui votre mauvaise humeur plutôt que votre colère demain si vous constatez que vos retraites ne sont pas payées». Dans les Vosges, le chef de l'Etat a remis le même disque. Mêmes thèmes, mêmes formules. Inlassablement. Sur le mode du «comprenez moi bien, il n'y a pas d'autre stratégie possible que l'innovation, la formation, et la revalorisation du travail».
Chômage et rigueur, toujours tabous
Ce matin devant les salariés de l'entreprise KDG, qui fabrique des CD et DVD, Nicolas Sarkozy a réalisé la prouesse de ne même pas évoquer l'inquiétante remontée du chômage. Pas un mot. Mais évidemment un long et obligatoire dégagement sur le chiffon rouge des 35 heures. «On ne peut pas dire au reste du monde "travailler plus" et nous, travailler moins. Qui va le payer? L'ouvrier qui a le moins de formation qui lui va se retrouver au chômage», a déclaré le chef de l'Etat. Ce n'est qu'une demi-heure plu