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Interview

Dépendance : «La réforme n’est pas annulée, elle est reportée»

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Roselyne Bachelot fait le point sur le dossier annoncé «prioritaire», dont le financement a été suspendu à cause de la crise.
Roselyne Bachelot-Narquin. Photo datant de juin 2010. (REUTERS)
publié le 2 septembre 2011 à 0h00

Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, s’adapte. Elle a beau avoir été nommée à ce poste avec pour seul objectif la réforme du financement de la dépendance, la crise vient de casser toutes les belles promesses. C’était pourtant le dossier prioritaire de cette fin de quinquennat. Mais Bachelot assume. Et, pour la première fois, revient sur cette décision.

François Fillon a annoncé, le 24 août, que la réforme du financement de la dépendance était repoussée pour cause de crise. Sine die ?

La réforme de la prise en charge de la dépendance a été enclenchée il y a plus de dix mois. Elle a donné lieu à des études, des débats citoyens et des rapports qui nous ont montré que des difficultés allaient apparaître à partir de 2025. Logiquement, la crise financière mondiale que nous rencontrons nous empêche, pour le moment, de mettre en œuvre un financement massif pour les années à venir.

Mais quand le chantier a été lancé, on le savait. Le président de la République lui-même avait dit : «Qui pourrait accepter que l’on s’arrête d’agir, de réformer un an et demi avant la fin d’un quinquennat ?» Et c’est pourtant le cas…

Ne jouons pas sur les mots, les difficultés ont considérablement augmenté ces derniers mois, et la question n’est pas d’être déçu ou pas. Nous sommes comme dans un foyer ou dans une famille. Quand survient un coup dur, il faut faire des choix. Il faut aller de l’avant en sauvegardant l’essentiel, et cette réforme viendra, je le redis : elle n’est pas annulée, elle est reportée.

Mais jusqu’à quand ?

Un nouveau point sera fait début 2012. Mais soyons clairs, d’ici là, la politique en direction des personnes âgées ne s’arrête pas. Nous restons mobilisés, l’Etat continue à agir. Deux exemples concrets : la mise en œuvre du plan Alzheimer et les appels à projets sur la thématique «mobilisation des nouvelles technologies pour le main