Sale semaine pour Nicolas Sarkozy. La tempête provoquée par les déclarations de la juge Prévost-Desprez tout juste apaisée, une nouvelle affaire surgit. Un scandale mettant en scène trois des plus proches amis du Président et dont les fondements ne se limitent pas à des paroles, des propos invérifiables, mais sur des faits. Hier, une véritable affaire d’Etat a éclaté.
Violation. L'histoire est simple. Au cœur de l'été 2010, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) s'est fait communiquer les factures détaillées - les fadettes - d'un journaliste du Monde. Objectif : identifier ses sources dans le dossier Bettencourt et démasquer un conseiller du garde des Sceaux suspecté d'être son informateur. La preuve formelle de cette opération est apparue hier. Le Monde ayant déposé une plainte, une procédure judiciaire a été ouverte, qui a permis de mettre au jour le montage.
Dans le détail : le 19 juillet, au lendemain de la publication d'un article embarrassant pour Eric Woerth dans le journal du soir, la DCRI réclame à l'opérateur téléphonique Orange les factures détaillées du journaliste. Elle obtient ainsi la liste exhaustive de ses communications téléphoniques entre les 12 et 16 juillet. Deux jours plus tard, la Direction du renseignement formule une requête semblable visant David Sénat, le conseiller de Michèle Alliot-Marie au ministère de la Justice. Ces demandes estampillées «confidentiel» sont désormais entre les mains de