Lille, 15h30. Un parfum de moules frites a envahi les rues, alors que les brocanteurs ont pris le pouvoir. Sous un soleil de plomb, la grande braderie bat son plein, et une foule compacte se presse dans les artères de la ville. Mais devant l'hôtel de ville, c'est une autre nuée qui attend Martine Aubry, celle des journalistes.
La candidate à la primaire s'apprête comme chaque année à faire le tour des stands, parée de ses conseillers municipaux. Alors que les sondages la donne battue par François Hollande, rien de tel qu'un bain de foule en territoire ami pour regonfler le moral. Les caméras s'écharpent, les photographes grimpent sur des échafaudages, mais Martine Aubry ne leur offre qu'un sourire poli. «Je ne parlerai que de la grande braderie», annonce-t-elle d'emblée. Elle s'y tiendra tout le long.
Alors que chacun essaye de capter l'inquiétude sur son visage, elle offre de grands rires à la cantonade. A ses côtés, Anne Hidalgo, l'adjointe au maire de Paris, affiche son soutien. Des militants la suivent. L'un d'entre eux tente régulièrement de lancer des «Martine présidente», qui ne trouvent pas écho. Un autre montre à qui veut un T-shirt avec inscrit: «ne bradez pas la présidence, votez Martine».
«Ah, c’est Martine…»
A Lille, Aubry a d'ailleurs cédé le pas à Martine. Devant tous les micros et les objectifs les passants se renseignent sur l'identité de la star du jour. «Ah, c'est Martine…», s'exclament-ils en habitués. «Ici elle est chez elle, on