Avec dix autres postiers, vous avez été condamné pour avoir séquestré des cadres de La Poste lors d'une occupation à Nanterre en 2010. Comment prenez-vous cette décision du tribunal?
Comme une injustice car nous sommes condamnés pour une séquestration qui n'a pas eu lieu. 1.500 euros avec sursis, ça peut paraître une petite sanction, mais il faut savoir que l'inscription au casier judiciaire peut avoir des conséquences graves pour un fonctionnaire. On considère que c'est tout simplement fait pour permettre à la direction de La Poste de nous licencier. C'est la première raison pour laquelle on a décidé de faire appel de cette condamnation. La deuxième, c'est la jurisprudence que ça laisse: aujourd'hui, un fait de grève, une occupation, peuvent être maquillés en séquestration. Tout le monde doit se sentir concerné par ce qui se passe.
Lors de l'audience, vous aviez évoqué une «machination». Vous maintenez?
Evidemment! Des séquestrations de patrons par des ouvriers, j'en ai déjà soutenues. Je ne me suis jamais caché derrière mon petit doigt pour le faire. Raison de plus pour nous croire quand on dit qu'elle n'a pas eu lieu. Mais en plus, on ne nous reproche pas n'importe quelle séquestration: il ne s'agit pas de la séquestration d'un directeur d'établissement qui aurait du pouvoir, mais de cadres qui n'ont même