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Libération

En Sarkozie, le crime de vexation

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publié le 5 septembre 2011 à 0h00

Bon, si on mettait un peu d'ordre ? Bombe à fragmentation, le livre Sarko m'a tuer de Fabrice Lhomme et Gérard Davet, journalistes au Monde, a provoqué un défouraillage général et un pétage de plombs comme le microcosme les affectionne périodiquement (accusations croisées d'espionnage téléphonique, de mensonge d'Etat, de fuites illégales, d'entorses au code de procédure pénale, de menaces de mort, de manipulations policières) après lesquelles plus personne ne comprend plus grand-chose.

Si l'on revenait donc au livre lui-même ? Lecture faite, son intérêt principal, de l'humble avis du chroniqueur, ne réside pas où les meilleurs médias (Libération inclus) l'ont trouvé. Les remises de billets à Sarkozy, murmurées par l'infirmière à la greffière, hors procès-verbal, et chuchotées aux journalistes par la juge, ne sont pas le meilleur du livre. C'est même son aspect le plus fragile et le plus discutable. Vouloir à toute force coincer Sarkozy, lui-même en personne personnellement, avec des enveloppes de billets dépassant de sa poche, dans les couloirs de la maison Bettencourt, peut même s'avérer contre-productif tant il est probable qu'il n'existe pas de photo du délit ni sans doute de témoin (en postulant, évidemment, que le délit aurait bien existé).

Les trésoriers font très bien le boulot et les filières de financement des partis sont autrement sophistiquées, même si prendre Eric Woerth en flagrant délit, aujourd'hui, serait évidemment moins