Marine Le Pen a donné cet après-midi dans le coup d'éclat médiatique. La candidate frontiste à la présidentielle avait convié la presse à un «événement symbolique» à proximité des bureaux français du Parlement européen. Au même moment, à quelques dizaines de mètres, le ministre de l'Economie François Baroin appelait à la tribune de l'Assemblée nationale les députés à adopter «sans délai» le plan d'aide d'euros à la Grèce d'un montant de 15 milliards d'euros. Décidée à jouer la contre-programmation pour lancer sa rentrée médiatique, elle semblait satisfaite de la meute de journalistes présents pour immortaliser le happening promis mais gardé secret jusqu'au dernier moment.
Un sourire en coin, la présidente du Front national lance tout à coup: «Je vous conseille de regarder derrière moi». Sur le pont de la Concorde, une poignée de jeunes militants ont pris position et jettent dans la Seine de faux billets de 500 euros. Effet garanti, sous l'oeil de la brigade fluviale de la préfecture de police de Paris.
Marine Le Pen commence alors son discours toute de noir vêtue, et sur un ton plutôt solennel. Elle a beau jeu de fustiger l'irresponsabilité gouvernementale et l'injustice du plan d'aide à la Grèce dont il était question aujourd'hui au Palais Bourbon. «15 milliards d'euros, c'est deux fois ce qu'on donne chaque année à notre justice pour fonctionner, dénonce-t-elle. C'est davantage que le déficit des retraites cette année.» Et pour ceux