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Libération
A la barre

Un ancien directeur de cabinet de Chirac en champion de l’esquive

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publié le 7 septembre 2011 à 0h00

Faute de disposer de Jacques Chirac en personne, le tribunal s’est rabattu hier sur Michel Roussin, son directeur de cabinet à la mairie de Paris entre 1989 et 1993. Mauvaise pioche : l’ex-gendarme campe le parfait moine soldat, jamais un mot de trop.

Roussin en a pourtant gros sur la patate car cela fait quinze ans qu'il est poursuivi en justice pour divers dossiers mettant en cause la Chiraquie - «c'est très douloureux pour lui», assure son avocat, Me Pierre Haïk. Mais à la barre, il n'en dit rien ou presque.

Il décline évidemment toute responsabilité sur le recrutement des emplois - fictifs ou seulement de complaisance, le tribunal tranchera - au cabinet du maire de Paris. En tant que dir cab, son rôle se résumait à «intervenir techniquement, administrativement, arithmétiquement. Je ne trouve pas d'autres qualificatifs». Politiquement, peut-être ? Il renvoie sur des donneurs d'ordres, élus locaux ou hauts fonctionnaires, mais sans jamais désigner Chirac en personne.

Sitôt la fin de son mandat présidentiel et de l'immunité qui va avec, ses cinq anciens directeurs de cabinet lui avaient demandé, dans un singulier communiqué commun, de prendre ses responsabilités. Chirac s'était exécuté sur PV : «Bien entendu, j'assume la responsabilité des recrutements, il serait injuste de la faire porter aux directeurs de cabinet.» Roussin, comme en retour, s'en tient aux généralités sans jamais prononcer le nom de Chirac : «Je suis respectueux des o