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Libération
chronique «Entre les lignes»

Charon, le faux dissident

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Pendant toute la campagne présidentielle, Antoine Guiral décrypte le dessous des cartes politiques.
Pierre Charon le 16 novembre 2010 à Paris. (© AFP Jacques Demarthon)
publié le 8 septembre 2011 à 15h06

Tremble Pierre Charon, l'UMP veut te faire la peau. Charon? C'est l'ex-amuseur de Nicolas Sarkozy, dit le «bouffon du roi». Son grand fait d'arme: être allé jouer les boute-en-train, des jours durant, à Arcachon en août 2006 pour remonter le moral de son vieux copain Sarko largué par Cécilia. Ce qui lui a valu la disgrâce (avec le retour de Cécilia), puis le retour en grâce (après le départ définitif de Cécilia) avec, à la clé, la présidence des chasses présidentielles et un bureau à l'Elysée. Mais en avril 2010 «l'ami Pierre» a trop fait le mariole. Voulant protéger son prince, il s'emballe et relance une affaire de rumeurs sur une liaison supposée de Carla en évoquant «une espèce de complots organisé, avec des mouvements financiers». Crime de lèse-majesté! Il est chassé du Palais mais conserve ses chasses et dégote un poste de conseiller auprès du ministre de la Ville. Pas suffisant pour lui.

Il rêve de devenir sénateur de Paris. Il en a le physique et l'embonpoint. Mais lui manque l'essentiel: l'investiture UMP. Après de vains mois d'intrigues, Charon met sa menace à exécution: il «fait» sa liste, dissidente, comme il se doit, face à celle, estampillée UMP, de la ministre des sports, Chantal Jouanno. L'Elysée est colère. Alors, mercredi matin, roulements de tambour au siège de l'UMP. Radios et télés font claquer le mot: «Exclusion». Et voilà ce qu'il en cuira à tous ceux, qui à Paris ou en dans les Hauts-de-Seine, ne respectent pas les consignes du parti!