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Libération
EDITORIAL

Grand soir

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publié le 8 septembre 2011 à 0h00

Un vieil adage affirme qu'en matière fiscale, chaque niche est gardée par un molosse. Entendez un puissant lobby disposant d'un pouvoir de représailles, en général électoral. Il n'est pas absurde de mesurer la grandeur des responsables politiques à leur capacité de résistance et à leur volonté de faire prévaloir l'intérêt général sur des intérêts particuliers. Surtout en cas de crise sévère et d'urgence nationale. En la matière, le spectacle offert par les députés de l'UMP cette semaine a battu tous les records. On a d'abord vu un ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, qui passait naguère pour un gestionnaire débonnaire mais honorable, s'étrangler de rage puis hurler à «l'erreur sociale»-- rien de moins - quand des députés ont évoqué la piste d'une (modeste) augmentation de la TVA sur les entrées dans les parcs de loisirs… On a vu ensuite des élus troquer dans l'urgence une mesure pour une autre, sortir de leur chapeau une improbable taxe sur les chambres des hôtels de luxe, puis céder en grande partie au puissant lobby des propriétaires sur la taxation des plus-values immobilières… C'était le grand soir du bricolage fiscal ! Il faut rappeler que l'Assemblée ne devait trouver ces jours-ci qu'un petit milliard supplémentaire d'économie. Dans quinze jours, il leur faudra dégager 11 nouveaux milliards de recette pour boucler le budget 2012. François Fillon a raison : en ces temps de crise à haut risque, la présidentielle sera d'abord «une bataille de crédib