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Analyse

Guérini, un système à l’examen

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La justice doit signifier aujourd’hui au président du conseil général les motifs de sa mise en cause. Les socialistes se retrouvent au pied du mur.
Le président du conseil général des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini. (© AFP Anne-Christine Poujoulat)
publié le 8 septembre 2011 à 0h00

Pour faire bonne figure, Jean-Noël Guérini répète ces derniers jours qu'il est bien content de rencontrer enfin le juge Charles Duchaine, de s'expliquer. De son côté, le magistrat est sans doute impatient d'entendre le président socialiste du conseil général des Bouches-du-Rhône, convoqué cet après-midi afin d'être mis en examen pour «association de malfaiteurs», entre autres. La qualification est rarissime pour un élu de la République. Elle pourrait faire basculer le sort politique d'un homme qui s'accrochera probablement à son fauteuil, quelle que soit la décision prise par le juge, mais qui sera soumis à une pression croissante.

Que reproche-t-on au président du conseil général ?

Charles Duchaine envisage de mettre Jean-Noël Guérini en examen pour quatre chefs précis, énumérés dans la convocation qu'il lui a envoyée le 12 août. Il y a d'abord une «complicité d'obstacle à la manifestation de la vérité» : les disques durs des ordinateurs du cabinet de l'élu ont été détruits à la veille d'une perquisition - ce qui montre que Jean-Noël Guérini était fort bien informé. Ensuite, une «prise illégale d'intérêts», pour avoir préempté au profit de son frère un terrain de quatre hectares à La Ciotat. Le conseil général avait acheté cette parcelle au titre de la «protection des espaces naturels sensibles». Mais il ne s'agi