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Libération

La rigueur détricotée par les lobbys

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Les groupes de pression se sont démenés pour amender le plan d’austérité de Fillon. Bilan : l’abandon de la taxe sur les parcs de loisirs et l’allégement de l’imposition sur la revente des résidences secondaires.
L' Assemblée nationale à Paris. (© AFP Pierre Andrieu)
par Par CHRISTOPHE ALIX, SIMON GANEM et TONINO SERAFINI
publié le 8 septembre 2011 à 0h00

Ce devait être une simple formalité. Discutée depuis mardi soir à l’Assemblée, la première partie du plan de rigueur du gouvernement (1 milliard d’euros d’ici la fin 2011 avant 11 milliards l’an prochain) a déjà donné lieu à deux sérieux couacs. Par petits bouts, la majorité a commencé à détricoter l’austérité. Récit de la façon dont certains parlementaires aidés par les lobbys - ou l’inverse - ont réussi à préserver des avantages fiscaux dont la suppression les aurait embarrassés dans leurs fiefs électoraux.

Immobilier. Dès l'annonce de la taxation des plus-values immobilières par François Fillon, le 24 août, l'Union nationale de la propriété immobilière (UNPI) s'est déchaînée. «Les propriétaires […] ne pourront plus soutenir des hommes politiques qui les rackettent»,a fulminé le président de cette organisation qui regroupe 240 000 propriétaires-bailleurs, détenant près de 1,5 million de logements locatifs privés. La charge a été d'une redoutable efficacité. Les parlementaires n'ont pas été insensibles à la menace des urnes. Députés et sénateurs ont donc demandé au gouvernement de revoir sa copie sur la mesure phare du plan dont il escomptait 2,2 milliards de recettes fiscales par an. Le texte adopté hier par les députés adoucit la taxation grâce à un système d'abattement étalé sur trente ans. A la fin de cette période, plus aucun impôt n'est dû au titre de la plus-value, alors que le texte initial écartait toute déduction. Le gouvernement