C'est un Nicolas Sarkozy très présidentiel qui a reçu hier à déjeuner les parlementaires de sa majorité. Trois jours après les divisions picrocholines affichées lors du campus de l'UMP à Marseille, le chef de l'Etat se donne le beau rôle : celui du grand pédagogue de la crise, exclusivement occupé à «protéger les Français» et non pas à préparer le rendez-vous de 2012.
La crise selon Sarkozy
En introduction, les parlementaires ont eu droit à un exposé sur les causes de la crise. La montée en puissance des pays émergents a remis en cause la suprématie industrielle des vieux pays occidentaux, condamnés à vivre à crédit pour maintenir leur niveau de vie. D'où la crise de la dette qui secoue l'Europe. Pour autant, Sarkozy a vanté son bilan et des réformes qui ont permis, selon lui, à la France «de conforter une position honorable», notamment par rapport à l'Italie, l'Espagne, la Grèce. Et d'insister sur la perte du AAA des Etats-Unis : «Qui aurait pu dire que la première économie du monde allait voir sa note remise en question ?»
Désamorcer la grogne
Le chef de l'Etat est revenu sur le bras de fer entre la majorité et le gouvernement sur le bouclage des 11 milliards d'euros du plan Fillon. «Mais le ton était résolument positif», assure Guy Geoffroy, député UMP de Seine-et-Marne. Grand seigneur, Sarkozy a rendu hommage à la qualité des échanges à la condition que «les équilibres financiers soient conservés».