Menu
Libération
Interview

«Les week-ends de golf sont une exception»

Article réservé aux abonnés
Paroles de députés confrontés aux groupes de pression.
publié le 8 septembre 2011 à 0h00

A l'Assemblée nationale, les lobbyistes arpentent les couloirs et la salle des Quatre Colonnes en théorie réservés aux élus. La plupart demandent un rendez-vous pour dérouler leurs argumentaires. D'autres envoient leurs amendements clés en main par mail. Certains proposent voyages et vernissages. «Sur des sujets très techniques, vu notre manque de moyens, leur assistance peut être utile», reconnaît un élu. Qui précise que c'est dans les couloirs des ministères que le lobbying est le plus intense. Quatre députés expliquent leurs relations avec ces lobbyistes.

Yves Bur (UMP) «Les lobbys jouent sur la fibre électoraliste»

«J’ai eu affaire aux lobbys quand je me battais pour l’interdiction du tabac dans les lieux publics. Il y avait un fabricant japonais qui invitait tout le gratin politique à des soirées dans un cinéma privé ou à des week-ends de golf. Ça reste quand même une exception. Les pressions s’exercent surtout sur la fibre électoraliste des députés. On tente de les influencer en leur disant que s’ils votent la loi ça va être une catastrophe pour telle ou telle industrie, et que parmi les gens touchés, il y a leurs électeurs. Mais je ne suis pas contre les lobbys en soi. Il est absolument normal que les acteurs économiques s’expriment, mais il faudrait qu’il y ait plus de transparence, que chacun assume les intérêts qu’il défend.»

François de Rugy (EE-LV) «La seule fois où j'ai repris texto un amendement, je m'en suis mordu les doigts»