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Libération
Reportage

Manuel Valls dans le sillon du Labour à Londres

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Sécurité, libéralisme : le candidat à la primaire du PS, en visite hier à Tottenham, où ont démarré les émeutes cet été, a pu constater sa proximité avec les travaillistes.
publié le 8 septembre 2011 à 0h00

La voix dans le plafond de l'Eurostar est catégorique : «Théoriquement, nous n'aurons plus de problèmes jusqu'à Londres.» En pleine forme malgré les 90 minutes de retard annoncé, Manuel Valls embraie au quart de tour : «Oui, oui et théoriquement les primaires seront un succès et la gauche remportera la présidentielle…» A cinq semaines du scrutin, l'autoproclamé «outsider» de la primaire est d'humeur badine : loin des bisbilles socialo-socialistes et des sondages qui persistent à le ranger bon dernier de la compétition, il se paie une petite journée d'étude à Londres. Objectif double : le député-maire d'Evry, en banlieue parisienne, vient tirer les leçons des émeutes anglaises de l'été, parties du quartier cosmopolite de Tottenham, au nord de la capitale, et le «candidat de la gauche moderne» frotter ses idées aux penseurs du New Labour.

Fin août, le magazine financier The Economist a tressé des couronnes à Manuel Valls, salué pour sa position sur les finances publiques à rebours des «dinosaures» socialistes français. Il était alors le seul au PS à valider l'idée d'une règle d'or d'équilibre budgétaire. L'article «l'a mis sur les radars des politiques britanniques qui ne savaient même pas qu'il y avait une primaire en France», explique Axelle Lemaire, représente du PS outre-Manche. C'est comme ça que le staff du candidat a décroché, à la dernière minute, un rendez-vous avec Anthony Giddens, l'idéologue du blairisme