La crise monétaire et financière est devant nous : aucun expert n’envisage qu’elle puisse être réglée avant l’élection présidentielle, aucun n’imagine que la zone euro puisse retrouver la stabilité et la prospérité à court terme, aucun ne rêve que l’économie mondiale soit dotée des régulations nécessaires avant plusieurs années. La France se trouve donc aujourd’hui au cœur de cette tempête-là, en raison à la fois de son poids et de sa vulnérabilité, de son influence en Europe ou au G20 et de l’ampleur de ses déficits publics ou de son endettement. Dès lors, la question de la règle d’or destinée à inscrire dans la Constitution l’obligation de revenir à l’équilibre des finances publiques, donc de permettre de réduire progressivement la dette, cette question de la règle d’or va envahir et submerger le débat présidentiel.
Son adoption par l’ensemble des pays de la zone euro - chacun à sa manière, naturellement - va constituer l’une des priorités des sommets européens. Face à l’instabilité monétaire et à la spéculation financière, la règle d’or sera considérée comme le critère par excellence du volontarisme, comme le signe le plus convainquant d’un engagement à réduire les déficits et à combattre la dette. L’Allemagne l’a adoptée, l’Espagne est en train de le faire. De nombreux pays vont suivre. Ceux qui souscriront à la règle d’or impressionneront les marchés, ceux qui s’y refuseront s’exposeront à la spéculation.
En France, la droite entend en faire une arme électorale décisive,