L'utilisation de balises de géolocalisation dans les enquêtes de police paraît hors la loi. C'est pourquoi ces «supports techniques à des surveillances physiques», comme dit un commissaire, sont versés rarement aux procédures judiciaires : «C'est pareil pour les interceptions de sécurité.» A la différence que ces écoutes téléphoniques «administratives» sont réglementées. Pas les «mouchards» planqués sous les véhicules de suspects de gros calibre pour les suivre à la trace. Certes, la police judiciaire (PJ) réserve ces balises GPS à des affaires d'importance, grand banditisme, terrorisme, trafic de stupéfiants, «pour suivre à distance des activistes d'ETA militaire en rase campagne ou des Corses sur les petites routes de l'île, sans se faire repérer en filature», explique un officier.
Ainsi, Yvan Colonna, condamné pour l’assassinat du préfet Erignac, avait découvert sous sa voiture dans son village de Cargese une balise GPS qu’il avait arrachée. La sous-direction antiterroriste (SDAT) de la PJ, qui avait collé un «mouchard» sous la Mercedes du militant autonome Julien Coupat de Tarnac, l’a ainsi filé la nuit du 7 au 8 novembre 2008 avec Yildune Lévy en Seine-et-Marne. Leur arrêt à côté des voies de chemin de fer de Dhuisy conduira les policiers à les accuser du sabotage de la ligne TGV à cet endroit. Mais le procès-verbal de filature ne mentionnant pas l’existence de la balise, leurs avocats attaquent cette pièce majeure de l’instruction, bi