Un doute pouvait saisir le visiteur, hier, aux abords du parc niçois où le maire (UMP), Christian Estrosi, faisait sa rentrée politique. Des cris s'élevant de la foule : «Marine ! Marine ! Marine !» Un brusque ralliement aux conseils d'Yves Bertrand, ex-patron des Renseignements généraux, appelant à «dédiaboliser» la patronne du FN ? Pas du tout. Les responsables UMP ont même plutôt traité l'ancien flic par le mépris. «Marine», c'est le prénom d'une jeune responsable de l'UMP locale choisie pour dire un mot de bienvenue, aux côtés de plusieurs ministres. Car Christian Estrosi était très entouré, notamment de membres du gouvernement. Il fallait faire masse. Et contrer les «journées Marine Le Pen», qui se tenaient aussi à Nice.
L'ombre de la présidente du FN flottait bel et bien sur la réunion de famille UMP, également destinée à solidifier les postures d'unité. «Nous nous sommes beaucoup manqués avec Jean-François», lâche sur l'estrade Xavier Bertrand (Travail), en parlant de son meilleur ennemi, Jean-François Copé, le patron de l'UMP. Les militants sourient.
«Suppôt». La veille, les deux hommes ont dîné à La Petite Maison, le restaurant préféré de Nicolas Sarkozy à Nice. La patronne, fan du Président, leur a mis la chanson Nicolas Nicolas, de Sylvie Vartan («un homme enfant, aux yeux trop grands, sur un quai, qui pleurait»…). Avec eux à table, Nathalie Kosciusko-Morizet et Jeannette Bougrab (Jeunesse), rejo