A priori, le mécanisme de la primaire ouverte mis en place par le PS pour désigner son candidat à l’élection présidentielle ne peut que lui être bénéfique. Les suspicions juridiques qui semblaient peser sur son fonctionnement, notamment au sujet du possible fichage des électeurs au profit de municipalités indélicates, ne semblent guère susciter une réelle méfiance chez les électeurs. Par ailleurs, on peut compter sur l’expérience politique des candidats à ces primaires pour qu’au-delà des inévitables escarmouches l’irrémédiable ne soit pas accompli et que le regroupement de tous derrière le vainqueur puisse se faire sans psychodrame. Les socialistes y gagneront un candidat exempt du soupçon de n’être que le résultat d’arbitrages d’appareil et une exposition médiatique supérieure, pendant plusieurs mois, à ce qu’elle aurait été lors de simples débats internes.
La droite est, elle, suspendue à la volonté du Président sortant et surtout à sa mauvaise santé dans les sondages. Même si sa décision finale semble acquise, Nicolas Sarkozy est contraint à ne pas encore endosser les habits du candidat, ce qui d’une part l’enferme dans l’impopularité du gouvernant en place et d’autre part limite la parole dans son camp, solidarité oblige. Pourtant, la droite pourrait s’inviter à la primaire socialiste autrement qu’en victime, voire en retirer un certain bénéfice. Il suffirait pour Jean-François Copé, dont on peut s’étonner qu’il n’y ait pas encore pensé, d’appeler tous les militants et s