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Libération
EDITORIAL

Nauséabond

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publié le 14 septembre 2011 à 0h00

Les accusations portées par Robert Bourgi contre Jacques Chirac, Dominique de Villepin et Jean-Marie Le Pen, de financements occultes de leurs campagnes électorales par des dollars africains ont jeté, par ricochet, le trouble sur l’existence de telles mallettes sous Nicolas Sarkozy. En cause, les liens plus qu’étroits entretenus par le porteur de valises Robert Bourgi, l’actuel chef de l’Etat, et son plus fidèle collaborateur, Claude Guéant. Après la Mitterrandie, après la Chiraquie, il flotte sur la Sarkozie un parfum nauséabond où se mélangent intermédiaires occultes, valises de billets et financement illégal de campagnes électorales. Des accusations gravissimes qui, tant que la justice n’aura pas entamé son indispensable travail, resteront sans preuves. Mais comment, en la matière, se contenter de la parole de l’un, barbouze qui plus est, contre la parole des autres, fussent-ils d’éminents personnages d’Etat. La justice est saisie. Elle va prendre son temps, et il sera plus lent que le temps politique de la campagne. D’où le recours à des questions simples, qui ne supposent, pour avoir un début de réponse, ni commission d’enquête parlementaire ni poursuites judiciaires.

Qui sont ces intermédiaires qui continuent de graviter dans l’ombre des cercles du pouvoir ? Pourquoi n’ont-ils pas une existence officielle ? Servent-ils vraiment l’intérêt de l’Etat ? Pourquoi nous explique-t-on comme une évidence qu’ils sont indispensables à l’obtention de certains contrats ? Leurs activ