«Voyez ça avec Claude.» Cette phrase, Nicolas Sarkozy a dû la prononcer plusieurs centaines de fois depuis 2002, date de l'arrivée de Claude Guéant au ministère de l'Intérieur. En quelques mois, l'ancien haut responsable de la police va s'imposer comme un rouage essentiel de sa conquête du pouvoir élyséen. Et devenir l'homme de confiance absolue du futur chef de l'Etat.
Tandem. Discret, courtois, travaillant sans relâche, Claude Guéant séduit immédiatement Nicolas Sarkozy par son efficacité. En bonus, il lui apporte la fiabilité de ses réseaux et sa parfaite connaissance des arcanes de l'appareil d'Etat. Guéant, lui, apprécie la fougue, le culot et l'envie décomplexée de son champion de changer la France. Le tandem est sur les rails. Entre 2002 et 2007, là où va Sarkozy, Guéant le suit : à l'Intérieur, à l'UMP, à Bercy… A chaque étape, les pouvoirs confiés à son directeur de cabinet sont toujours plus grands. «Claude a un grand sens politique», répète Sarkozy à l'envi, non sans faire grincer les dents de certains de ses amis qui voient d'un mauvais œil la montée en puissance de ce haut fonctionnaire. Du coup, il lui confie des missions délicates : déminer les coups tordus des chiraquiens (Clearstream), nouer des contacts avec les chefs d'Etat africains et des pays du Golfe. Guéant devient un voyageur du week-end et développe les prémices d'une diplomatie parallèle.
Propulsé au secrétariat général de l'Elysée au lendemain de la victoire de 200