Menu
Libération
grand angle

A «Jacques», la Corrèze reconnaissante

Article réservé aux abonnés
Entre fidélité et nostalgie, le fief de l’ancien président assiste au déclin de son bienfaiteur. On s’y étonne du procès, on raconte sans complexe le clientélisme qui a soudé le département et l’a propulsé dans la modernité.
Jacques Chirac (ici en novembre 2010). (John Schults / Reuters)
publié le 15 septembre 2011 à 0h00
(mis à jour le 15 septembre 2011 à 19h17)

Les meilleurs avocats de Jacques Chirac se trouvent à 386 kilomètres du Palais de justice de Paris où, depuis deux semaines, les vieilles turpitudes de l'ex-chef de l'Etat sont jugées en son absence et dans une indifférence que troublera peut-être aujourd'hui l'audition d'Alain Juppé. En Corrèze, Jacques Chirac aurait pu commettre (presque) n'importe quel délit, on aurait fait bloc. «Vous ne trouverez personne pour dire du mal de lui !» lance comme un défi une restauratrice. Les médisants existent, mais le profil est rare tant les Corréziens sont et resteront éternellement reconnaissants à «Jacques» de les avoir fait rentrer dans la modernité. Au point qu'ils sont nombreux à espérer que l'histoire se répète, et qu'un deuxième élu local accède à l'Elysée : François Hollande qui, en 2008, a ravi à la droite le conseil général. Les mines deviennent gourmandes en songeant aux subventions exceptionnelles, aux nouveaux établissement scolaires, aux autobus qui fileraient sous les yeux des puissantes vaches limousines sur des routes déjà magnifiques, aux entreprises qui s'installeraient dans le canton, et au «plaçou», ces coups de pouce pour les emplois - fictifs ou non -… C'est une évidence : l'Elysée, c'est comme une baguette magique. Cela a fonctionné pendant douze ans, pourquoi ce serait différent, même avec un socialiste ?

«Il part en vrille, c’est embarrassant»

En attendant, la santé de Jacques inquiète, sauf les plus jeunes : dans un café d'Egletons, les étudiants de l'IUT tuent leur mercredi après