La primaire du PS, piège à sondeurs ? Le scrutin organisé par les socialistes est une première dans la vie politique française. Et pose des difficultés inédites aux instituts de sondages pour tenter de mesurer les intentions de votes. «Il y a une découverte de l'objet primaire. C'est déroutant pour tout le monde», reconnaît François Miquet-Marty, directeur associé de Viavoice (partenaire de Libération).
La première inconnue est le corps électoral lui-même. 500 000 personnes ? 4 millions ? Les socialistes militants ? Les sympathisants du PS ? Le peuple de gauche ? L’absence de précédent rend la prévision aléatoire. Quand ils demandent à des sondés s’ils comptent aller voter à une élection présidentielle, les sondeurs savent corriger ces déclarations car ils peuvent comparer avec tous les scrutins précédents et vérifier ainsi si les citoyens ont tendance à surestimer ou sous-estimer leur participation réelle. Sur la primaire socialiste, rien de tel.
En 2006, seuls les militants étaient appelés à voter, même si une adhésion «bradée» à 20 euros avait porté à 250 000 le nombre de votants. Aujourd'hui, la primaire se veut ouverte à tous après don d'un euro. «Il y a en plus une inconnue technique qui tient aux conditions de vote. Certaines personnes déclarent vouloir voter, mais quand elles vont découvrir que le premier bureau de vote est à 10 km, elles vont peut-être changer d'avis», poursuit François Miquet-Marty.
Malgré cet obstacle, plusieurs instituts o