Brasserie Le cardinal, au centre de Paris. Au premier étage les Aubrystes baignent dans une ambiance festive, avant même le début de l'émission. Il fait chaud, tout le monde est très collé, entre le bar et les teintures de velours rouge. Les mojitos valsent. On entend le bouchon d'une bouteille de champagne: «Déjà, oh non, c'est prématuré», réprime une supersticieuse. Un homme glisse à son voisin: «On a fait le rappel, en Ile de France, en Bretagne...On passe au premier tour». Anne Hidalgo, plantée devant plusieurs caméras, assure qu'Aubry est «une femme de conviction, précise, qui ne fait pas de démagogie.» Elle promet: «Martine Aubry ce soir, sera elle même: et elle fera la différence, vous verrez». Bruno Julliard (secrétaire national du PS à l'éducation) est confiant:«Hollande est celui qui a le plus à perdre.»
La profession de foi de Martine Aubry fait plaisir à ses partisans. Michel Wieviorka, l'un de ses soutiens parmi les chercheurs et les intellectuels approuve, d'un hochement de tête. Quand elle dit : 'J'aime dire oui, mais je sais aussi dire non', le slogan fait mouche. Un attaché parlementaire s'emballe: «Bien sûr, c'est un exercice de com'. Mais je sens la sincérité, les autres sont très marketing». Montebourg se fait gentiment huer quand il rappelle ses origines: son père boucher charcutier, son grand père arabe qui s'est battu pendant la seconde guerre mondiale. Quand arrive le tour de Ség