Alire certains journaux, déployant jusqu’à la décimale force batteries de sondages, François Hollande serait déjà le candidat socialiste à la prochaine élection présidentielle. Comme le fut avant lui, quelques mois durant et tout aussi virtuellement, Dominique Strauss-Kahn - jusqu’au fatidique 14 mai. A quoi bon, dans ces conditions, organiser une primaire ? Pourquoi se donner la peine, alors, de mettre en œuvre ce scrutin d’un nouveau type, prévoir plus de 9 000 bureaux de vote et tenter de mobiliser des centaines de milliers, voire des millions, d’électeurs de gauche les 9 et 16 octobre s’il ne s’agit que d’enregistrer ce qui semble relever d’un fait établi et partagé par nombre d’«observateurs» ?
Le Parti socialiste a décidément bien du mal à s'ajuster à la Ve République et à sa logique présidentielle. Longtemps il a tenté de résister, et de préserver, sur un mode parlementaire classique, sa prérogative de désignation de celui qui porte ses couleurs à l'élection. Ainsi Gaston Defferre fut préféré, en 1969, à François Mitterrand qui pourtant s'était essayé seul, et avec un joli sens de l'anticipation, à l'exercice dès la première présidentielle au suffrage direct, quatre ans auparavant. Ce même François Mitterrand qui fut le candidat logique du PS, car son premier secrétaire, en 1974, puis de nouveau en 1981 - alors même que Michel Rocard était crédité de bien meilleurs sondages.
Captation. Face à la première compétition post-Mitterrand en 1995, J