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Une primaire polluée par les sondages ?

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Les six candidats à l’investiture socialiste dénoncent l’effet nuisible des cotes de popularité rabâchées depuis cet été, alors que les instituts sont confrontés à de nombreuses inconnues.
publié le 15 septembre 2011 à 0h00

Ils n’y sont pour rien mais ce soir Martine Aubry et François Hollande seront placés au centre du plateau de France 2 pour le premier grand débat de la primaire socialiste. Par la grâce d’un tirage au sort, et non en vertu de leur position dans les sondages. C’est l’ironie de ce scrutin inédit : un corps électoral inconnu - les estimations de participation vont de 600 000 à 4 millions d’électeurs - mais toujours le même matraquage des enquêtes d’opinion. Qui reproduisent depuis cet été le même classement, avec François Hollande en tête, creusant l’écart avec Martine Aubry, Ségolène Royal qui rêve d’une échappée belle et Arnaud Montebourg, Manuel Valls et le radical de gauche Jean-Michel Baylet en queue de peloton.

Si tous les camps socialistes prisent les sondages annonçant une victoire possible de la gauche face à Nicolas Sarkozy en mai, les challengers de la primaire dénoncent leur effet d'écrasement. «Ça conditionne les gens, il y a une petite musique qui s'installe et qui peut démobiliser les électeurs, expliquait Royal, vendredi. L'ordre d'arrivée qu'on nous donne aujourd'hui ne correspond pas à la réalité, je le sais, je le sens.» Aubry embrayait lundi dans son monospace roulant sur le viaduc de Millau : «Les sondages n'ont aucun sens, même Hollande l'a dit. Dans le dernier, j'avais zéro voix du Front de gauche et lui toutes ! En revanche, j'avais trois fois plus de professions libérales que lui, c'est quand même étonnant !»Montebourg crédité