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Libération
CHRONIQUE «Vu de»

«A la télé, on choisit trop ses mots et on calcule trop ses gestes...»

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Pendant toute la campagne présidentielle, «Libération» s'invite régulièrement à Carmaux, dans le Tarn.
La mairie de Carmaux. (REMY GABALDA.AFP)
publié le 16 septembre 2011 à 17h43
(mis à jour le 16 septembre 2011 à 18h33)

– «Des incapables qui sont venus à la télé nous dire qu'ils voulaient la place... À quoi ça rime, ça? Des guignols, je vous dis. Enfin, c'est mon opinion».«Mais tu as quand même regardé», pointe son vieux compagnon. – «Euh, se sent piégé le premier. Oui, mais pas jusqu'au bout!» Les bancs du Coin Dulac, point central de Carmaux (Tarn), 10.268 habitants et plus de charbon depuis longtemps, où des «camarades», des retraités mineurs du temps du «fond», commentent le débat des primaires hier sur France 2. C'est comme si tous avaient regardé pour mieux en dire du mal.

Cette même drôle de contradiction apparaît aussi entre les étals du marché du vendredi. «Moi, j'irai pas voter à la présidentielle», peste cette dame, comme pour se venger du monde qui a fait d'elle une bénéficiaire du CMU l'an dernier. Mais «bien sûr» qu'elle a regardé l'émission, «on regarde toujours la politique avec mon mari, même la matin». Assis à la terrasse du café "Lo Ségalar", croquant des «échaudés» – la pâtisserie locale à se casser les dents et au goût d'anis –, un jeune homme laisse son oncle s'épuiser à obtenir son avis sur l'émission. «Ouiiii! finit-il pas lâcher. J'ai regardé et même que Valls m'a paru très bien. C'est un jeune qui en veut». Même cet autre monsieur, clope au bec, qui dit n'avoir «pas compris» qu'il aurait lui aussi à voter à la primaire PS était devant son téléviseu