Il y avait eu la une sur les «menteurs d’Etat», ces grands policiers accusés d’avoir espionné un journaliste. Puis celle sur «le cabinet noir» qu’il aurait dirigé en juillet 2010 pour répliquer aux fuites dans l’affaire Bettencourt. Mais c’est celle sur «les agents troubles de Sarkozy», ses amis Bourgi, Djouhri et Takieddine, qui a fait déborder le vase.
Fermeté
Mercredi matin, Claude Guéant décroche son téléphone et appelle Libération. Le ministre de l'Intérieur, qui n'avait pas répondu à nos précédentes sollicitations d'entretien, se dit prêt, cette fois, à répondre à nos questions. Toutes nos questions.
Quelques heures plus tard, le «Cardinal» nous reçoit dans son bureau ensoleillé de la place Beauvau. Toujours courtois, mais visage fermé. Le regard sombre. Pour ceux d'entre nous qui le pratiquent de longue date, il ne fait pas de doute que «Guéant est furieux». Il l'est, même s'il se contient.
Avant la première question, il s'emporte presque… «Dans vos articles à mon propos, il y a beaucoup d'approximations, d'insinuations. On peut reprendre tout dans le détail, tout est faux. Donc je veux bien que la parole soit donnée à la défense que je suis.» Pas le temps de lui dire que nous sommes là pour l'interroger qu'