Claude Guéant, le ministre de l’Intérieur s’est expliqué sur tous les dossiers dans lesquels il est mis en cause : cabinet noir, espionnage d’un journaliste et intermédiaires sulfureux.
Fadettes et cabinets noirs
Pourquoi les services de la Direction centrale du renseignement intérieur [DCRI] ont-ils exploré les fadettes d’un journaliste pendant l’affaire Bettencourt ?
Je n’étais pas ministre de l’Intérieur à l’époque, je ne me suis pas occupé de cette affaire. Je peux aussi livrer l’approche des services. Il se trouve que des informations couvertes par le secret de l’instruction ont été abondamment produites par la presse. La DCRI a eu une information selon laquelle cette divulgation pouvait venir d’un fonctionnaire d’un cabinet ministériel astreint au devoir de réserve. La décision a donc été prise de conduire une enquête pour vérifier si c’était bien lui qui divulguait ces informations. L’enquête a été faite par la vérification des communications téléphoniques, les factures détaillées qui font apparaître les numéros appelés. L’objectif n’était pas d’espionner un journaliste, mais de trouver la source de la divulgation.
Pourquoi ne pas avoir demandé les relevés de la taupe supposée à la Chancellerie ?
Je ne sais pas comment cela s’est fait. Et je ne veux pas le savoir. Le juge d’instruction dira si l’enquête a été menée correctement ou non. Il y a un autre élément : quel est le droit des fadettes, terme qui n’existait pas en 1991 lorsque la loi a été faite ? Alors là, les services ont estimé qu’ils étaient fondés à utiliser cette technique sans autorisation de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité. Il y a un débat là-dessus.
Ou les écoutes sont judiciaires, ou elles sont administratives, auquel cas, il faut en passer par la commission…
Mais justement, il ne s’agit pas d’écoutes, mais de repérages d’appels, ce qui n’est pas