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Libération
Critique

Guéant en première ligne dans l’enquête de Péan

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Plus que la galaxie Djouhri, «la République des valises» vise le système du ministre de l’Intérieur.
publié le 16 septembre 2011 à 0h00

Depuis un an, le microcosme bruissait de l'enquête en cours de Pierre Péan, centrée sur un sulfureux homme d'affaires, Alexandre Djouhri. Surprise à l'arrivée : la moitié de son ouvrage, la République des mallettes (Fayard), est une succession de chapitres n'ayant rien à voir entre eux, si ce n'est cette sale manie française des réseaux parallèles et des transactions opaques. Péan revient sur les vieilles affaires de la Mnef ou des frégates de Taiwan, sans que l'on comprenne où il veut en venir.

Puis surgit un chapitre consacré aux dessous de la Françafrique. Encore un ovni, mais bourré de témoignages saignants. Robert Bourgi, s’accuse d’avoir remis à Chirac et-ou Villepin des valises de billets aux bons soins des potentats africains. En retour, Michel de Bonnecorse, ancien conseiller Afrique de Jacques Chirac à l’Elysée, confie à Péan deux anecdotes tout aussi désastreuses, cette fois sur Sarkozy : en 1995 puis en 2006, chaque fois à l’orée d’une campagne présidentielle, l’actuel chef de l’Etat aurait reçu des espèces.

Match nul, très nul, mais le bouquin est équilibré sur ce point. Ses retombées médiatiques le seront moins, seul le témoignage à charge de Bourgi étant repris - avec le relais actif de l’intéressé.

L'autre moitié du livre est conforme à son intention initiale : dépiauter la galaxie Djouhri. Personnage peu connu du grand public (sauf des lecteurs de Libération, puis du Nouvel Obs, de Bakchich et du Monde…), il est un p