Primaire, première. 20 h 35 hier, l'émission Des paroles, des actes : premier débat de la primaire débute sur France 2 par une musique style Mission impossible. Comment ne pas se déchirer devant des millions de téléspectateurs en quête d'alternance mais pour l'instant guère mobilisés ? Pendant plus de deux heures, les six candidats à l'investiture socialiste ont évité de se taper dessus. «Martine a parfaitement raison…», «Ségolène a raison de dire…», «Comme Arnaud l'a expliqué…» Mais, à 22 h 50, changement de ton. Quand Martine Aubry, qui avait prévenu qu'elle demandera des «clarifications» à son principal rival, François Hollande, passe à l'offensive.
Face à celui qu'elle présente comme le monsieur «zéro déficit», elle attaque sa principale mesure, le «contrat de génération», qui prévoit d'exonérer de charges patronales un employeur qui garde un senior pour former un junior embauché en CDI. «Je le dis à François, [son] contrat de génération coûte extrêmement cher et ne marche pas», attaque l'ex-ministre du Travail. Réponse calme de Hollande : «Je ne serai pas le président qui accroîtra la dette. Tout ce que j'ai proposé sera financé.» Mais Aubry continue ses tacles, sur le non-cumul des mandats puis sur le nucléaire : elle propose d'en sortir, lui de le réduire. «Nous sommes d'accord», tente le député de Corrèze. «Non, nous ne sommes pas d'accord», tranche la maire de Lille. Le vernis commence à craquer et les deux concurrents s'écharpent en se tutoyant