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Libération

DSK, acteur studieux de TF1

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La Une a travaillé le script de sa superproduction.
publié le 19 septembre 2011 à 0h00

Sitôt le générique, c'est lui qu'on a vu, à gauche, dans l'ombre, sa silhouette noire découpée sur l'écran géant du décor du 20 heures de TF1, son profil. Puis de face, grave, sans un sourire, comme engoncé dans son costume sombre, pour l'annonce de l'interview : «DSK, les explications.» «Il» est là. Alors, forcément, tout fait sens.

D'abord il y a, récite Claire Chazal, «le soulagement» (mais ce sont les fillettes retrouvées à La Flèche). Puis «l'événement sportif du week-end» (mais c'est du rugby) et les «terribles attaques» (mais c'est le tueur norvégien). A 20 h 09, ça y est, ça commence, rangez les pop-corns, voyez la superproduction mise en place par TF1 au service de Dominique Strauss-Kahn.

Derrière lui, la nuit parisienne tombe peu à peu, la tour Eiffel comme un phare, la Seine, les lumières de la ville. Tout semble préparé, répété, appris, construit, comme déjà enregistré. A chaque mouvement de main, la caméra est déjà là pour ne rien rater du moindre effet. «Les mâchoires de cette machine très puissante [la justice américaine, ndlr] peuvent vous broyer», dit DSK, et la caméra saisit la main en train de se refermer sur du vide. C'est magnifique, millimétré.

Il y a, rarissime dans un JT, le gros plan, il y a un plan plus large, il y a le plan d’ensemble, englobant DSK à gauche et Chazal à droite entre les images d’illustration. Ce plan est porté par une caméra sur rail qui se déplace doucement, comme une caresse. Un