Non, elle n'a jamais fumé de pétard ! A bon entendeur : ce n'est pas parce que Martine Aubry, le temps d'une matinée, fait la rédactrice en chef à Libération qu'elle doit feindre d'en adopter les supposés oripeaux soixante-huitards. Autour d'un café dans le bureau de Nicolas Demorand, les dénégations de la candidate à la primaire déclenchent l'hilarité. «Si vous vous foutez de ma gueule parce que je dis la vérité, je ne vous parle plus», prévient, en rigolant, la candidate… qui s'apprête à parler trois heures avec la rédaction.
Après avoir avalé un verre d'eau et s'être fait tirer le portrait dans les archives du journal, elle gagne la «salle du hublot», au dernier étage de Libé, en compagnie de sa garde rapprochée (son époux, Jean-Louis Brochen, son directeur de cabinet à Lille, Jean-Marc Germain, et son attaché de presse, François Rousseaux).
«Cucul». Une poignée de main, des petits signes de la tête en se faufilant entre la cinquantaine de journalistes qui l'attendent, et elle s'installe à la grande table ronde pour un comité de rédaction interactif. Visiblement à l'aise à l'idée de prendre les commandes du canard, la challenger dans les sondages a la banane. Depuis qu'elle a quitté la tête du PS pour briguer l'investiture présidentielle, elle parle «en [son] nom propre» et (re) fait de la politique «comme [elle] aime», c'est-à-dire avec des gens «qui se battent pour la même chose».
Mieux : depuis la rent