Le Dominique Strauss-Kahn grave et repentant qui est apparu dimanche soir sur TF1 ne ressemblait pas du tout à celui, affichant un large sourire, que nous avions croisé mi-août devant chez lui à New York deux jours avant que le procureur n'abandonne les charges pénales retenues contre lui. Alors qu'il était censé fournir des explications aux Français, l'ex-directeur du FMI a surtout livré un récit entaché de déformations, omissions ou mensonges. «Ce n'était pas une interview mais un coup de pub», a réagi Kenneth Thompson, l'avocat de la femme de chambre, interrogé par Libération.
«Ce qui s’est passé ne comprend ni violence, ni contrainte, ni agression, ni aucun acte délictuel. C’est le procureur qui le dit, ce n’est pas moi»
Le rapport du procureur brandi par DSK dimanche ne dit pas qu'il n'y a pas eu contrainte ou agression, il affirme plutôt qu'il ne peut rien prouver. Les preuves collectées «indiquent que l'accusé a engagé un acte sexuel précipité avec la plaignante», mais ces preuves «ne permettent pas de dire si l'acte a eu lieu sous contrainte et sans consentement», écrit Cyrus Vance Jr. Il n'exclut donc pas qu'il y ait eu agression.
«Le rapport dit que Nafissatou Diallo a menti sur tout […]. Elle a menti sur les faits»
Là aussi, DSK déforme et exagère le rapport du procureur sur lequel il s’appuie. Cyrus Vance Jr. reproche bel et bien à l’accusatrice d’avoir menti à maintes reprises, mais il ne fait