Un entretien collectif face à l'ensemble des journalistes Libération, hier matin, à l'heure de la conférence de rédaction. C'est l'exercice auquel s'est livré, avant ses concurrents à la primaire qui seront tous invités, Martine Aubry.
Martine Aubry, comment allez-vous ?
Etes-vous heureuse de faire campagne pour la primaire, de sillonner la France ?
Donc, heureuse d’avoir quitté le PS ?
Non, pas heureuse d’avoir quitté le Parti socialiste. Je suis heureuse de l’avoir mené là où il est…
Où est-il d’ailleurs ?
Je pense qu’il est assez central aujourd’hui, quand même.
Trouvez-vous que la campagne de la primaire est dure ?
Non, je ne la trouve pas dure, mais décentrée par rapport aux problèmes des Français. Ce qui me gêne le plus, c’est le piège que Sarkozy a essayé de nous tendre en faisant croire aux Français que, parce qu’il y a cette crise, rien n’est plus possible demain. Cela a l’air cucul de le dire, mais réenchanter la politique, dire que la notion de progrès veut dire quelque chose aujourd’hui, dire que les Français me parlent aussi de leur angoisse de voir un pays rétréci, qui n’est plus envié, qui est regardé souvent avec mépris, ça compte…
Le reste de la gauche
«Mon souci est que l’on parle de fond»
J’imagine, Martine Aubry, que vous étiez devant votre télé hier soir ? Comment avez-vous trouvé DSK ?
Disons que j’attendais cela. J’ai vu à la fois Dominique, le personnage privé qui s’exprime devant les Français, qui donne sa vérité et qui reconnaît une faute morale et, après, j’ai vu DSK qui s’exprime sur la crise et qui redevient un homme déterminé, qui nous explique ce qu’il pense de la crise grecque.
Vous êtes-vous dit «quel gâchis», ou pas ?
C’est l’affaire d’un homme.
Attendiez-vous des excuses ?
Il a dit : «C'est une faute morale, j'ai fait du mal à ma femme, à ma famille, à la France.» (lire page 6).
Vous étiez, à la différence de François Hollande, à la Fête de l’Humanité hier…
J’y