La primaire a déjà changé le Parti socialiste. Elle a permis la construction d'un solide consensus au cours d'un long et patient travail qui a duré quatorze mois ; depuis une commission réunissant hebdomadairement toutes les sensibilités du 25 mars 2009 jusqu'à la convention nationale du 3 juillet 2010 en passant par un référendum le 1er octobre 2009. La primaire a été le terrain sur lequel les affrontements du congrès de Reims ont été dépassés grâce, pour une très large part à un savoir-faire qui en a étonné plus d'un, celui d'Arnaud Montebourg.
Cette entreprise a impliqué les dirigeants, a moyennement intéressé les adhérents (92 000 votants au référendum, soit 45% de participation), et a laissé indifférents les médias. Mais un noyau dur s’est formé autour de la conviction que la procédure ouverte et populaire pour choisir le ou la candidate à la présidentielle pouvait changer un parti déjà vieux. D’abord pour surmonter la crise de son leadership en obligeant les candidats à être audibles par tous les Français (imaginons la cacophonie d’une bataille interne après la défection de DSK). Ensuite en desserrant l’étau du système médiatique et sondagier. Enfin en démontrant l’utilité d’un parti et de ses militants pour élargir le champ de la démocratie pluraliste (tous les citoyens déclarant leur attachement aux valeurs de la gauche peuvent choisir le ou la candidate la plus proche de leurs idées moyennant une contribution symbolique à l’organisation du scrutin). Cette