Menu
Libération

Collectivités : Dexia s’est payé leur dette

Article réservé aux abonnés
Un listing que s’est procuré Libération recense les prêts toxiques vendus par la banque aux villes, départements et régions, désormais exsangues.
Logo de Dexia sur un bâtiment du quartier de La Défense, à la pérphérie de Paris, le 1er février 2010. (© AFP Jacques Demarthon)
publié le 21 septembre 2011 à 0h00
(mis à jour le 21 septembre 2011 à 0h28)

C'est un document exceptionnel que révèle aujourd'hui Libération. Nous nous sommes procuré un fichier confidentiel de la banque Dexia crédit local (DCL), qui recense les 5 500 collectivités locales et établissements publics ayant souscrit les fameux «prêts toxiques» entre 1995 et 2009. Ce listing, publié en intégralité sur notre site, montre que tout le monde est concerné : collectivités de droite comme de gauche, grandes communautés urbaines comme petites villes… Il atteste qu'au plus fort de la bulle, DCL avait distribué pour 25 milliards d'euros à ses clients. Et, selon l'estimation faite par la banque, le surcoût de ces emprunts était évalué à 3,9 milliards d'euros à la fin 2009. Ce qui veut dire que les collectivités devraient payer une pénalité de cet ordre.

Par exemple, Antibes, qui avait emprunté 60 millions, paierait 21 millions en plus de cette somme. Le département de la Loire réglerait, lui, une ardoise de 22 millions en sus des 96 millions de prêts toxiques et l’hôpital de Dijon devrait s’acquitter de 31 millions d’intérêts pour un emprunt toxique de 111 millions.

Couler. Banque historique des collectivités locales, DCL est la première à avoir poussé les élus à ne plus recourir aux bons vieux prêts à taux fixe. Mais elle n'est pas l'unique responsable : les Caisses d'épargne et le Crédit agricole étaient aussi très présents sur ce marché. Le document de Dexia signifie en tout cas que la faillite de certaines communes n'est plus une hypoth