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ENQUETE

Martine Aubry ose le féminisme

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Pour son premier meeting parisien, la candidate à la primaire a choisi mercredi le thème de l'égalité hommes-femmes. Et a affiché sa version personnelle du féminisme.
Martine Aubry à Nantes, le 20 septembre. (REUTERS)
publié le 21 septembre 2011 à 11h38
(mis à jour le 22 septembre 2011 à 10h51)

Elle ne fait pas de son sexe un étendard. Mais voilà, Martine Aubry est une femme et pourrait être la première présidente de la République française. Faut-il le gommer? Le mettre en valeur? Comment en jouer sans se faire piéger? «Elle ne dit pas, "comme je suis une femme, ça va être formidable"», apprécie une militante à ses côtés.

Difficile, pourtant, de faire comme si cela ne comptait pas du tout. En 1974, 69 % des Français se disaient «opposés à ce qu'une femme soit président de la République» (sondage Sofres). En 2005, 85% d'entre eux se disent au contraire prêts à élire une femme (sondage BVA). En trente-cinq ans, «les représentations sont inversées», rappelle la politologue Mariette Sineau dans son dernier livre (1) dont la conclusion s'intitule: «Une femme à l'Elysée?».

Mercredi, pour son premier meeting à Paris qui s'est tenu au Cabaret Sauvage, Martine Aubry a choisi le thème de l'égalité entre hommes et femmes. «Ce n'est pas rien de choisir cette question parmi toutes les autres, pour son premier meeting dans la capitale», insiste une proche. L'égalité professionnelle sera également l'objet d'une «des premières lois que je souhaite faire voter», a assuré Martine Aubry à plusieurs reprises. Elle passe à l'offensive. «Jusqu'à il y a vingt ans, je me disais : "La parité ça va. On ne va pas nous donner des quotas, on va y arriver." Après, je me suis rendu compte que l'on n'y arriverait pas, j'ai donc été à fond pour la pa