Le procès de Jacques Chirac s’est achevé hier après-midi avec le réquisitoire du parquet suggérant une relaxe générale. Formellement, il doit se poursuivre trois jours, avec les plaidoiries de la défense. Mais avec ces procureurs sous tutelle, le doigt sur la couture du pantalon, inutile de s’offrir à grands frais des ténors du barreau.
Le parquet s'était déjà ridiculisé en 2009, dans un réquisitoire écrit réfutant tout emploi fictif à la mairie de Paris, avec des arguments frisant le comique : «Il n'est pas suffisamment démontré que le travail n'a pas été inutile à la mairie de Paris […] ; le fait qu'il aurait été recruté pour faire plaisir à son père, comme le suggère l'intéressé, reste une hypothèse et non une certitude.» Hier, il s'est surpassé à l'oral, avec deux procureurs, Chantal de Leiris et Michel Maes.
D'emblée, la première campe le décor : «Il n'y a pas de système mafieux» en matière de distribution des postes de chargés de mission sous Jacques Chirac, tout juste une «organisation imparfaite, avec dilution des responsabilités». Et d'exonérer l'ex-maire doublé d'un ex-président au motif qu'il «faut du temps pour passer d'une administration préfectorale à une autonomie de gestion municipale». Pour mémoire, la préfecture ne gère plus la ville de Paris depuis 1977, date de l'élection de son premier maire, et les emplois fictifs reprochés à Chirac s'étalent jusqu'en 1995.
Le grotesque vire au sublime à l'évocation de la «cellule co