«Es-tu vraiment socialiste ? Camarade, je te vouvoierai quand tu seras président !» lui balance André, retraité et socialiste. «J'espère que président, je serai encore socialiste», lui répond François Hollande. L'actuel favori des sondages, gouailleur, arpentait hier le quartier joliment rénové de Bellevue à Trélazé (Maine-et-Loire), une rose accrochée au revers du veston.
A trois gamines qui l'observent, le candidat demande si elles sont déléguées de classe, comme lui aspire à l'être. Aux jeunes de l'association Unis-Cités qui témoignent de leur service civique, Hollande promet de développer en grand l'initiative de Martin Hirsch, concluant que lui aussi «demande un service civique de cinq ans !»«Je me sens en mouvement», confie-t-il.
Mardi à Montbéliard, hier à Trélazé puis Nantes, aujourd'hui au Creusot : le député de Corrèze est déjà candidat à la présidentielle. Avec, en tête, un tempo, une stratégie et un seul adversaire : Nicolas Sarkozy. Même s'il sait qu'il est d'abord candidat à la primaire et que brûler cette étape serait une «erreur de débutant».
«Entre la fin de la primaire et le début de la campagne,de la fin octobre à début décembre, il faut que le candidat se préserve,analyse Hollande.Pour prendre le temps de réfléchir, de constituer une équipe. Il faut avoir un plan de campagne.»«Sarkozy avait commencé très tôt en 2007, car il avait peur que Ségolène s'installe, poursuit-il. Cette fois,