Elu de l’Ariège, Jean-Pierre Bel préside le groupe socialiste au Sénat. En pleine campagne de la primaire PS pour la présidentielle, il a parfois eu le sentiment d’être seul à mener campagne pour faire basculer à gauche la majorité traditionnellement à droite de la Haute Assemblée.
Pensez-vous que la gauche peut emporter, dimanche, la majorité au Sénat ?
Oui. Pour une raison simple : nous avons gagné ces dernières années ce qui constitue les élections primaires d’un scrutin sénatorial - les municipales, cantonales et régionales. J’ajouterai deux autres raisons. La première est que la gauche se présente beaucoup plus unie à ces élections que la droite, laquelle a connu pas mal de difficultés, qui se traduisent par des listes dissidentes. La seconde, plus essentielle, est qu’il y a chez les grands électeurs un mécontentement profond, qui s’est aggravé avec la réforme territoriale, celle de la taxe professionnelle, la dégradation des services publics, la stigmatisation par le président de la République du travail des élus locaux.
Pourtant, le président (UMP) sortant, Gérard Larcher, assure qu’il conservera la majorité au Sénat…
C’est de sa part une stratégie de campagne, fondée sur une logique clientéliste. Il envoie ce message pour impressionner les grands électeurs, pour tenter d’intoxiquer, de démoraliser le camp d’en face.
Vous conviendrez quand même avec lui que cela va se jouer à quelques sièges, notamment dans les départements où ne s’applique pas la proportionnelle…
La droite avait tenté d’éradiquer la proportionnelle, et pris soin de conserver un mode de scrutin qui l’avantage. Mais cela peut aussi se retourner contre elle. Elle ne s’attendait pas à se que nous gagnions autant de sièges en 2008, notamment dans des départements comme l’Aveyron, l’Aisne, le Doubs. Nous présentons des personn