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Libération
Récit

Des coups de fil dans les pattes d’Hortefeux

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C’est au tour de l’ex-ministre d’être mis en cause après des conversations téléphoniques avec l’un des mises en examen dans l’affaire Karachi.
Brice Hortefeux le 3 février 2011 à Orléans. (© AFP Lionel Bonaventure)
publié le 24 septembre 2011 à 0h00

Après Nicolas Bazire et Thierry Gaubert, un troisième sarkozyste de la première heure est pris dans la tourmente : Brice Hortefeux. Non pas pour son rôle dans les ventes d’armes ayant éventuellement permis de financer, en 1995, la campagne d’Edouard Balladur, mais pour ses interventions intempestives dans l’enquête du juge Van Ruymbeke.

Perquisition. Vendredi, Lemonde.fr a révélé le contenu d'une conversation téléphonique, le 14 septembre, entre Brice Hortefeux et Gaubert, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy. A cette date, il n'a pas encore été mis en examen (ce sera fait une semaine plus tard), mais il est placé sur écoute depuis une perquisition à son domicile début juillet. L'ami Hortefeux l'alerte : «Elle balance beaucoup apparemment, Hélène.» Il veut parler de l'ex-femme de Gaubert, princesse de Yougoslavie, qui avait témoigné, six jours plus tôt devant les enquêteurs, de voyages en Suisse pour rapatrier des mallettes remises à Bazire, l'ex-directeur de cabinet de Balladur. Gaubert, interloqué : «Elle ne me dit rien.» Hortefeux, méfiant : «Ça m'embête de te le dire au téléphone. Je te raconterai, mais ils ont des choses énormes. T'as eu Bazire, parce que visiblement, il est dedans ?»

Vendredi, dans la matinée, Hortefeux s'est justifié via l'AFP. C'est en lisant la presse qu'il aurait appris les déclarations de l'ex-Mme Gaubert : «Je n'ai jamais eu accès au moindre élément sur cette enquête.» Sauf que, si la