«Martine a fait le buzz, je vais faire du surbuzz !» Ségolène Royal a le sens de la compétition. Mardi, la photo de Martine Aubry en une de Libération a enflammé le Net. Vendredi matin, à peine dans l'ascenseur du journal, elle se recoiffe pour l'épreuve photographique. «Libé c'est le seul journal qui a fait un portrait en ne montrant que mes pieds, se rappelle «Ségolène» époque 2007, en riant dans le bureau de Nicolas Demorand. Et comme je ne suis pas ressortie les pieds devant…» se réjouit Royal, cru 2011.
Ce sera le dilemme de la matinée : entre l'ex-candidate à l'Elysée et l'actuelle candidate à la primaire socialiste, l'invitée comme la rédaction semblent avoir du mal à trancher. C'est que, contrairement aux autres compétiteurs, elle a déjà joué le rôle de rédactrice en chef d'un jour. Autour de la table du comité de rédaction alternent pendant deux heures les questions au futur et à l'imparfait. «La dernière fois, vous nous aviez dit que les footballeurs devaient chanter la Marseillaise. Vous le pensez toujours ?» l'interpelle Gilles Dhers, chef du service Sports. Quand Grégoire Biseau, reporter politique, lui propose un voyage dans le temps - «si vous étiez sur le toit de Solférino [au soir de sa défaite face à Nicolas Sarkozy, ndlr],est-ce que vous diriez encore que c'est une victoire ?» - elle maintient : «Etre au deuxième tour, c'était déjà une victoire.» Et passe à autre chose