A des journalistes tentant de l'interroger lors de son arrivée au Sénat, Pierre Charon lance sans s'arrêter: «Ca fait des mois qu'il fallait venir, vous n'avez qu'à lire mon communiqué». Arrivé avec un large sourire de vainqueur, il l'a gardé toute la soirée. Elu sénateur à Paris à la tête d'une liste dissidente de celle présentée par l'UMP de la capitale, l'ancien ami intime de Nicolas Sarkozy et toujours conseiller de Paris savoure cette victoire individuelle. Une victoire personnelle qu'il ne doit à personne.
Entouré de sa petite équipe, majoritairement de jeunes colistiers, Pierre Charon se dit «simplement heureux». A ses côtés, le maire UMP du VIe arrondissement de Paris, Jean-Pierre Lecoq, qui fut son mandataire pour cette campagne sénatoriale. «Maintenant on va essayer de gagner 2014 [l'élection municipale à Paris], c'était tout le but de l'opération: nous étions une offre complémentaire, pas une liste dissidente», assure Charon. 2014 derrière Francois Fillon? Sourire entendu du nouveau sénateur. L'édile du VIe, qui plastronne à ses côtés, se montre moins prudent: «Avec la déconfiture de ce soir, Fillon a intérêt à y réfléchir a deux fois avant de venir se présenter à Paris». Ambiance.
Sur le plan national, Charon se contente d'acter «une poussée de la gauche». Doux euphémisme. Mais pour lui l'essentiel n'est clairement pas là. Il lui tient surtout a coeur de pointer «la déroute de la fédération