Il avait compté et recompté, étudié tous les scénarios possibles, du plus optimiste au plus pessimiste. Mais, même dans ses pires cauchemars, Gérard Larcher n’avait pas imaginé celui-là : le ministre de la Ville, Maurice Leroy, battu dans son fief du Loir-et-Cher, la liste UMP devancée par la gauche dans les Hauts-de-Seine et le dissident Pierre Charon victorieux à Paris. Trois résultats qui illustrent autant la défaite de la majorité que la perte d’autorité du chef de l’Etat.
Surprise. De toutes les mauvaises nouvelles de la soirée, la désaffection des grands électeurs dans les zones rurales est, pour la droite, la plus inquiétante. Bien conscient que la poussée de la gauche était inéluctable, le président du Sénat comptait sur la France des bourgs et des villages pour résister. Le plus souvent sans étiquettes partisanes, les élus des petites communes penchent traditionnellement à droite. Et, puisque le mode de scrutin sénatorial leur donne un poids prépondérant, ils devaient mettre la Haute Assemblée à l'abri d'une alternance. Il n'en a rien été. Ainsi, dans le Morbihan, où Larcher tablait sur un grand chelem de la liste UMP conduite par le député François Goulard, ce sont trois sénateurs de gauche que les grands électeurs de la Bretagne profonde ont élu à la surprise générale.
De la même manière, personne n'avait imaginé que l'UMP Jacques Blanc puisse être battu en Lozère. La sanction des campagnes s'est également manifestée dans la Manche et en Loire-Atlan