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Libération

Le Palais comme amuse-bouche

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Hier, les salles de l’assemblée étaient prises d’assaut par des socialistes hilares.
publié le 26 septembre 2011 à 0h00

Quelle animation ? «Je ne vois que des journalistes, des assistants parlementaires inquiets et des fonctionnaires dans l'expectative.» Aymeri de Montesquiou, sénateur radical valoisien du Gers, garde son flegme. Il est effectivement l'un des rares sénateurs de la majorité sortante présents sur la célèbre moquette pourpre de la salle des conférences.

Le spectacle y est pourtant inédit. Jack Lang, député PS, a son sourire de 1981 pour saluer «le moment historique en train de s'accomplir sous nos yeux». Par une fenêtre donnant sur la cour d'honneur, les huissiers à chaîne, qui semblent avoir abandonné leur poste en raison de l'affluence, regardent médusés l'arrivée des envahisseurs. Martine Aubry, Harlem Désir, François Hollande : la rue de Solférino tout entière semble avoir fondu sur le Sénat.

Nappes. Au buffet du PS, les amuse-gueules manquent : «On a prévu trop court», s'inquiète un garçon. L'ambiance est surchauffée dans tous les sens du terme, et à l'annonce de la victoire, c'est un hurlement de joie. «Le Sénat ne sera plus ce qu'il a été», s'écrie un monsieur chenu. Alain Fauconnier, sénateur de l'Aveyron : «Ils ont déversé des milliers d'euros sur les départements, mais ça n'a rien changé.»«Le Sénat à gauche, c'est toute la France à gauche, s'exclame un de ses collègues socialiste, les élus ont compris la politique insupportable de Sarkozy.» Fauconnier encore : «Je suis certain qu'il n'y a