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Libération
Critique

Toilettage et ravaudage chez Marine Le Pen

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publié le 26 septembre 2011 à 0h00

Marine Le Pen, vraie candidate écolo. La preuve ? Dans la vie politique, française, elle pratique le recyclage comme nulle autre. Elle transforme le vieux pour en faire du vieux en le faisant passer pour du neuf. Un tour d'escamotage parfait pour mieux dissimuler qu'aucun des fondamentaux frontistes n'a disparu. Voilà donc à quoi pourrait se résumer la fameuse dédiabolisation mise en œuvre par la nouvelle présidente du FN. C'est en tout cas, une des conclusions à laquelle aboutissent Abel Mestre et Caroline Monnot, tous deux journalistes au Monde et rédacteurs du blog Droite(s) extrême(s) au terme de leur enquête sur le «système Le Pen».

Les deux auteurs usent d'une image parlante : le FN, version Marine Le Pen, ressemblerait à un salon dont on aurait changé la disposition des meubles d'origine. Le résultat est alors garanti. Les invités du suffrage universel ne reconnaissent rien et trouvent que tout a changé. Pourtant rien ou peu de choses ont changé au FN, version Marine Le Pen. Les derniers demi-soldes des guerres coloniales, comme Roger Holeindre, ont pris d'eux-mêmes la porte. Les derniers propagandistes du régime de Vichy ou les militants se réclamant ouvertement du fascisme ou du IIIe Reich ont été expurgés, virés sans ménagement.

Après ce grand toilettage, Marine Le Pen peut donc offrir un visage policé. Pourtant, les membres des cercles, précisément recensés dans le livre de nos confrères du Monde, qui l'entourent, la nourrissent, lui fou